6 décembre : jour 1 presque parfait
Après un départ très émouvant pour Claude (la mère) et une fouille en règle à la douane, le froid et la pluie nous ont accompagné·es jusqu’à New York.
Nous voulions visiter Times Square en passant, mais Eufémione en a décidé autrement. Elle a commencé par un léger bourdonnement au niveau du bas-ventre, a ensuite perdu beaucoup de vitesse dans les côtes, pour finalement refuser d’avancer tout à fait.
Résultat : un remorquage pour sortir de l’autoroute à New York, un autre jusqu’à un garage via le CAA, un taxi qui voulait nous charger 50 $ pour un trajet de cinq minutes, un hôtel Western sans les deux lits pourtant promis à la réservation… et la main de Guillaume dans le visage toute la nuit.
Pourquoi “presque” parfait ? Parce qu’il y a eu une légère tension de 15 secondes, causée par un choix de chanson… disons, douteux, alors que nous cherchions une solution sur l’autoroute. Faut dire que DJ Will nous avait mis du gangsta rap toute la journée…
Que l’aventure continue!
Suite à la panne, nous avons passé notre première nuit dans un Best Western, au bord d’une autoroute du New Jersey, juste de l’autre côté d’un pont à péage… de 15 $.
7 décembre
Nous avons changé d’hôtel et confié Eufémione à un « médecin » plus compétent — le premier n’avait aucune idée de ce qui clochait. Nous avons mangé dans Hell’s Kitchen, puis visité Times Square, de jour comme de nuit.
La deuxième nuit, nous avons logé dans un hôtel au nord de Manhattan, au bout d’un boulevard que Guillaume a brillamment décrit comme un méga Plaza St-Hubert version marocaine — marocaine par sa densité, et hispano par la langue parlée.
8 décembre
9 décembre
En attendant une nouvelle courroie pour Eufémione — nécessaire à un vrai diagnostic du problème — nous avons déménagé au YMCA de Harlem. Journée plutôt tranquille : changement de forfait cellulaire avec AT&T et balade dans les environs. Elle s’est très bien terminée, dans Central Park.
Journée à New York : on a parcouru Central Park, visité la Trump Tower et acheté des bouquins dans une librairie de gauche…
LE CHEMIN VERS LE SUD
10 décembre
Eufémione est prête en avant-midi, mais en rangeant les bagages, on se rend compte qu’elle fait toujours le même petit bruit étrange. De retour au garage : quatre mécaniciens se penchent sur son cas… et finissent par nous convaincre que ce bruit-là, c’est « normal ». 🙁
11 décembre
On part sous une grosse averse de neige, avec le plan de se rendre à Jacksonville d’une traite — 1500 km d’un coup.
Neige, froid… neige, et encore froid. Sans chauffage, la route est longue, et nos pieds sont gelés. On finit par arriver en Floride et on se pose dans un parc d’État — trop tard pour trouver du bois.
12 décembre : à la recherche de chaleur !!!
La vague de froid nous pousse à descendre encore un peu plus au sud.
Mais avant de partir, il a fallu ouvrir le ventre d’Eufémione : elle s’était mise à faire un nouveau bruit, très inquiétant.
Après enquête, il semble que les mécaniciens précédents aient oublié de visser un boulon… et qu’un des écrous de l’alternateur se soit tout simplement détaché.
Nous reprenons la route, et le soir venu — faute de camping ouvert — nous passons notre première nuit dans le stationnement d’un Walmart…
13 & 14 décembre : Long Point Park
Départ du stationnement Walmarde de Titusville vers 9 h, suivi d’un déjeuner glorieux au Dunkin’ Donuts. Puis, cap vers le sud, en suivant la A1A qui longe la côte.
Grande joie : nous pouvons enfin ouvrir les fenêtres, et notre thermomètre de dash nous a confirmé qu’il faisait jusqu’à 28 °C au soleil. Par contre, les rouleaux de papier cul et d’essuie-tout suspendus à l’arrière de la van ont un peu moins apprécié…
Arrivés à Long Point Park, nous avons rencontré un gentil couple de Français, aperçu des dauphins, assisté à la mort de Bernard (le bernard-l’ermite)… et été cambriolés par des batards de ratons laveurs wouech — comme dirait Guillaume, avec l’accent — pendant notre petite marche de 15 minutes autour du parc.
Guillaume prend de superbes photos, et le beat du voyage est excellent.
15 décembre : Del-Raton RV Park
ufémione tient le coup, et on continue de descendre. Le beat est un peu moins bon entre père et fils, mais tout ça est normal… notre Bouddha de dash veille sur nous.
On s’arrête à Delray Beach, dans un stationnement pour VR en bordure d’autoroute. Comme il n’y a rien à y faire, on décide d’aller au resto — et c’est là qu’on rencontre Vicky, une femme géniale, source de sagesse et d’inspiration.
On est prêtes pour la suite. La descente continue.
16 décembre : Miami
On descend encore, avec un ti pit stop à Miami Beach pour se baigner dans la mer. On s’installe ensuite dans un autre stationnement pour VR, parmi une centaine de maisons mobiles.
Sur le bord de l’unique feu de camp du coin, on croise quelques skateboarders.
17 & 18 décembre : Everglades
Deux jours dans les Everglades, avec pour voisins de tente Maj et Louis, deux Corses super gentils qui, comme nous, sont en roadtrip pour quelques mois.
Après la visite d’un parc pour voir des alligators, Eufémione décide de ne pas démarrer. On tente quelques manipulations à la hâte : il fait noir, les rangers attendent pour barrer la clôture… et je branche les câbles à booster à l’envers.
J’arrache tout en vitesse quand j’entends Guillaume crier : « P’pa, ça crame en dessous d’la van ! »
Les Corses nous proposent de trouver un campement ensemble et de revenir le lendemain. On laisse Eufémione dormir seule, dans le stationnement du parc.
19 décembre
On trouve un petit camping nocturne au bord d’un lac rempli d’alligators, puis on rebrousse chemin pour régler les problèmes de notre chère Eufémione.
Maj, capitaine de voilier de profession, a effectué plusieurs longues traversées. Il s’y connaît donc très bien en mécanique, et il est à la fois excessivement analytique et débrouillard.
Ensemble, on remplace le câble qui avait brûlé, on bidouille quelques petites choses… et hop, elle repart.
On décide de remonter ensemble la côte ouest de la Floride, avec un objectif commun : célébrer le Nouvel An à La Nouvelle-Orléans.
20 décembre : Woodsmoke camping Resort, Fort Myers
Faute de mieux, on s’arrête dans un autre village de maisons mobiles.
On prend quand même le temps de profiter de la piscine… et du jacuzzi.
21 – 24 décembre : Wykkata Park, Sarasota
On continue notre montée et on arrête dans un super parc National à Sarasota.
Petite tension avec Guillaume : Louis, l’un de nos amis corses, passionné de jeux vidéo, avait gentiment partagé son téléphone avec lui pour lui permettre de jouer à un jeu auquel il jouait lui-même.
Ce que Louis ignorait, c’est que Guillaume avait volontairement laissé son cellulaire à Montréal — ne gardant qu’un flip-phone pour les communications de base — dans un effort de déconnexion. Avoir accès à un vrai téléphone a réveillé ses réflexes de gamer…
Mais bonne nouvelle : en réalisant la situation, Louis a posé un geste héroïque. Il a supprimé tous ses jeux pour éviter d’y retomber lui-même… et pour profiter encore plus de son voyage.
Wow !
Câlin à trois — et le sourire est revenu sur toutes les lèvres.
On prend des marches, on croise plein de bêtes — faucon, urubu, opossum, tatou, alligators, et des ratons à la tonne. On joue au frisbee, on s’entraîne, on bidouille dans Eufémione, qui a des comportements plutôt instables au démarrage…
Mais le beat est bon, et la température est excellente.
Notre souper de réveillon de Noël : crevettes en sauce à la crème et aux oignons, steak sur feu de camp, pommes de terre en robe de chambre, et bananes flambées au rhum…
29-31 décembre, 1 janvier : Bayou Segnette State Park
Nous sommes arrivés à destination pour les fêtes du jour de l’An, à La Nouvelle-Orléans. On y retrouve nos amis corses, et on partage le camping avec eux pendant quatre jours.
On visite le quartier français et sa fameuse Bourbon Street… ouch ! C’est la fête partout.
Le 31, après une partie de quilles (oui, oui… des quilles !), on est allés dans un petit bar rejoindre des couchsurfers. On y a rencontré plein d’autres voyageurs, dont — par le plus grand des hasards — notre gentil couple d’Australiens.
De belles rencontres — dont une gentille Française qui s’est jointe à notre camping la nuit du 1er. Spanking pour 1 $, collecte de colliers lancés des balcons, spectacles de musique intérieurs et extérieurs, rires, plaisir et feux d’artifice : tout y est.
Par contre, à notre retour au parc, on se les gèle. Il ne fait que -4, mais sans chauffage dans la van et sans équipement d’hiver, c’est rude.
On a squatté la salle de lavage, mais comme le froid est là pour rester au moins une semaine, camper n’est plus vraiment une option. On commence donc à envisager le Wwoofing.
Autre petit pépin : pendant la fête, j’ai perdu mon portefeuille — avec toutes mes pièces d’identité à l’intérieur : permis de conduire, carte RAMQ, carte de guichet, immatriculation et assurance de la van.
Tout… sauf ma carte de crédit. Ouf !
Il nous faut une adresse fixe pour quelques jours, le temps de me faire envoyer mes papiers.