5 mars : Camping dans les montagnes Chiricahua, Arizon
On fait un bon bout de route vers l’ouest et l’on quitte le Nouveau-Mexique. En utilisant la devise “Let’s get Lost”, nous nous sommes dirigés sans trop savoir vers un emplacement gratuit au nord des montagnes Chiricahua. Ce que nous ne savions pas c’est qu’il fallait les franchir ces fameuses montagnes sur un chemin de terre pas trop entretenu et en flanc de montagne. Euphémionne a bien fait son travail et certaines vaches en ont été témoin. De plus nous avons vu deux pumas croiser la route.
Même si nous avons dû tolérer la présence de la neige, le paysage était une fois de plus à couper le souffle. Petit feu de camp dans un endroit désert et visite des extraordinaires montagnes de Chiricahua National Monument le lendemain – on dirait des piles de roches en équilibre…
Notre Euphémionne tient le coup et nous a monté jusqu’à 6870 pieds d’altitude sans problème.
6 mars : Tombstone, Arizona
Ça fait maintenant 3 mois que nous sommes partis et c’est vraisemblablement la moitié de notre voyage car nous prévoyons revenir fin mai / début juin.
Petite visite de Tombstone, un village très touristique mais plutôt sympa. C’est un ancien village minier où un prospecteur s’était fait dire qu’il y trouverait sa tombe (d’où le nom) plutôt que des métaux précieux. Ironiquement il y découvrit l’une des plus grande mine d’argent.
7 – 12 mars : Woofing chez Tate à Bisbee, Arizona
On se rend à Bisbee, un autre village minier plus près de la frontière mexicaine, chez Stuard, le propriétaire d’une ferme qui a accepté notre demande de Wwoofing.
Plutôt que d’y trouver une ferme, on découvre un capharnaüm. Il y a plusieurs autres jeunes qui semblent y travailler à temps plein depuis longtemps et ils vivent soit dans une grande tente en plein milieu de la place, soit dans une roulotte, soit dans un genre de batisse adjacente.
Stuard nous fait faire le tour de sa ferme et on y trouve une centaine de cochons, de lapins et de poules, des chevaux, plusieurs chiens, son fumoir, ses congélateurs, l’endroit où il fait pousser des pousses de divers légumes et bien d’autres bidules / projets en cours… Il y en a partout! Stuard est étourdissant tellement il a de projets et à priori, bien peu semblent vraiment viables. Guillaume et moi discutons quelques instants ensemble et préférons ne pas y rester, on ne s’y sentait pas trop bien.
On poursuit donc notre chemin vers le vieux Bisbee, où nous avions fait une autre demande de Wwoofing chez Tate mais notre requête était restée sans réponse.
On prend une bouchée sur la terrasse d’un resto du vieux Bisbee et comme on est sans option pour dormir, je texte un message à Tate, le proprio de la ferme, pour lui demander un petit espace de stationnement pour la nuit.
Pendant ce temps, Guillaume ne peut résister de caresser le chien d’un jeune à la table voisine.
Quelle ne fut pas notre surprise de découvrir que le jeune et ses amis habitent chez Tate !!!
En fait, c’est une ancienne école convertie en résidence et atelier de céramistes où y vivent Tate, Dave (un ami) et trois jeunes fraichement sorties de l’université (Tolley, Dale et Louis). Tous sont extrêmement sympathiques, brillants, accueillants et ont un talent fou. Il y a des œuvres d’art, des sculptures et toutes sortes de pièces de céramique partout. On y trouve aussi des chèvres, des chiens, des poules, des canards, des lapins et deux alpagas.
Tate n’a plus d’espace pour dormir dans l’école, il n’est pas vraiment organisé pour nous nourrir ni pour nous donner du travail… Par contre, il a un endroit de stationnement devant une ancienne galerie d’art voisine de l’école et on y fait nos quartiers (toilette, douche, cuisinette).
Le vieux Bisbee est un magnifique village artistique en montagne où aucune chaine de restauration n’a le droit de s’établir.
On y voit des spectacles d’un groupe local avec les potiers, on fait le parcours des 1000 marches de Bisbee, on visite l’immense mine de cuivre, on suit un atelier de poterie donné par Louis, on joue au pingpong dans l’école, on va souper au Mexique avec les boys.
Tolley nous tatoue à l’aiguille une boussole “Let’s get lost” où le nord est remplacé par le VW d’Euphemionne (Guillaume sur le bras, moi sur le cœur).
13-16 mars : Phoenix
On prend la route et on se dirige vers le nord pour visiter le parc de Saguaro où il y a des millions d’énormes cactus.
Comme il n’y a pas d’endroit où dormir dans les environs, on pousse la route vers le désert de Sonoran, mais en chemin, Guillaume et moi avons une discussion cœur-à cœur père-fils. Guillaume a réalisé, en atteignant le cap des trois mois, qu’il est incapable d’envisager un autre trois mois sans Montréal et sans ses amis.
L’onde de choc passée, je demande à Euphémionne de nous conduire jusqu’à Phoenix où Guillaume prendra l’avion pour Montréal. Nous dormons dans le stationnement d’un Casino et en “profitons” pour dépenser $20 dans un slot-machine.
Le lendemain, nous allons dans un garage pour faire réparer le démarreur, car seul, il m’est impossible de donner un coup de marteau pour partir Euphémionne. Nous arrivons dans un cimetière de Volkswagen et Bill, le proprio, décide de s’occuper de nous immédiatement, car nous sommes en roadtrip, wow!
Il prend le temps de régler d’autres problèmes et installe un nouveau genre de démarreur beaucoup plus puissant. Après une journée de travail et d’investigation acharnés, où Guillaume et moi servons d’assistant, Euphémionne fait sa difficile et ne veut pas partir. Bill nous offre donc de passer la nuit dans le garage et de continuer à y travailler le lendemain.
Après une autre longue journée d’analyse et d’investigation, Euphémionne continue de faire sa capricieuse, Bill décide de réinstaller l’ancien démarreur et Euphémionne nous fait la très grande surprise de démarrer. Sans comprendre, Bill commande un démarreur spécifiquement pour les vanagons de Gowesty et celui-ci arrivera dans quelques jours.
On quitte le garage pour aller dans le stationnement d’un Walmart et on réserve le billet direction Montréal pour le lendemain. Le soir venu, on profite de Phoenix, mais au matin, Euphémionne n’a pas assez d’énergie pour démarrer, elle a probablement pleuré une partie de la nuit. On tente de se faire booster par un monsieur-client-de-Walmart-qui-fumait-dans-son-auto mais l’énergie est insuffisante.
Je demande l’aide à un jeune garagiste de Walmart et il vient avec son powerpack, mais l’énergie est encore insuffisante. Comme l’avion part dans moins de 90 minutes, nous arrêtons d’essayer de convaincre Euphémionne et décidons de prendre un Uber. Juste au moment où nous quittions, le jeune garagiste revient avec son mega-pickup et devant ce monstre, Euphémionne capitule, démarre et nous conduit jusqu’à l’aéroport…